En Amérique du Sud, un scandale de racisme fait la une des journaux après un match des moins de 20 ans. La présidente du club brésilien Palmeiras se dit déçue par les sanctions infligées et envisage publiquement de changer de fédération.
C’est en larmes que certains joueurs U-20 du club brésilien de Palmeiras ont quitté le terrain jeudi dernier. Lors du duel de la Copa Libertadores avec le représentant paraguayen Cerro Porteno, le buteur Luighi en particulier a été massivement insulté par les supporters adverses après son but pour la victoire 3:0 et a été accompagné de gestes racistes tout au long du match.
La Conmebol, la fédération sud-américaine, a alors pris des sanctions contre le multiple champion du Paraguay. En plus d’une amende de 50.000 dollars américains (l’équivalent d’environ 46.000 euros), le club a dû lancer une campagne antiraciste dans les médias sociaux et prononcer une interdiction de spectateur. Trop peu pour la présidente de Palmeiras, Leila Pereira.
Comme la sexagénaire l’a expliqué lundi à TNT Sports, le club et d’autres clubs sud-américains vont envoyer une lettre à la FIFA pour demander à la fédération internationale d’intervenir dans les cas de racisme. C’est surtout le montant de l’amende qui a suscité l’incompréhension : « Si tu arrives sur le terrain avec une minute de retard, c’est 100.000 dollars américains. Si vous allumez une pyro, 78 000 dollars américains ». Pereira a insinué que la Conmebol ne prenait pas au sérieux le racisme dans la ligue.
La présidente porte de graves accusations contre la Conmebol
« Si la Conmebol ne respecte pas le football brésilien, nous devrions envisager de rejoindre la Concacaf », a déclaré cette femme originaire des environs de Rio de Janeiro, créant ainsi une nouvelle étape dans le débat permanent sur l’efficacité des mesures antiracistes actuelles dans le football sud-américain. Un changement signifierait l’exclusion des clubs brésiliens de la Copa Libertadores et de la Copa Sudamericana.
Les avantages financiers, en particulier, seraient déterminants pour le passage à la Confédération d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes. Pereira a ajouté que les clubs brésiliens étaient mal traités par la Conmebol, bien que le Brésil représente plus de la moitié des recettes de la fédération.
Ces déclarations attirent surtout l’attention au Brésil, où la saison débute également fin mars. Entre-temps, le club paraguayen au centre de l’attention a déjà publié une vidéo avec ses propres joueurs et des slogans antiracistes et a accepté la sanction.
