Le Real Madrid aborde la nouvelle saison de La Liga en tant que challenger. Les transferts de cet été n’étaient pas seulement prometteurs en termes d’avenir. Mais avec Jude Bellingham, l’entraîneur Carlo Ancelotti risque de faire un numéro d’équilibriste. Le point sur le club royal
La situation en Liga a frustré les fans du Real la saison dernière. Le club royal a terminé à dix points de son rival barcelonais, avec 24 victoires pour six nuls et huit défaites. L’équipe de l’entraîneur Carlo Ancelotti donnait parfois l’impression de laisser filer les matchs de championnat. Le Real a perdu trois des cinq clasicos de la saison 2022/23 – c’est trop pour l’image que les Madridistas ont d’eux-mêmes, et le triple vainqueur ManCity leur a montré sans pitié ses limites en demi-finale retour de la Ligue des champions (0:4).
Comment s’est déroulée la fenêtre des transferts
Le Real Madrid n’a vraiment mis la main au porte-monnaie cet été que pour un nouveau joueur clé potentiel : le transfert de Jude Bellingham (20/milieu de terrain) a rapporté plus de 100 millions d’euros au Borussia Dortmund. Les 20 millions d’euros pour Arda Güler (18/milieu de terrain) ont été un investissement dans l’avenir. Le deal avec Fran Garcia (23/Rayo Vallecano) devrait faire en sorte que David Alaba, Antonio Rüdiger ou encore l’étoile montante Eduardo Camavinga soient le moins possible « détournés » de leur fonction d’arrière gauche – lors de la préparation, Ancelotti a testé l’Espagnol en alternance avec Ferland Mendy.
Brahim Diaz (23 ans), revenu du Milan, comble le vide laissé par le départ libre de Marco Asensio (27 ans/au PSG). Avec le footballeur mondial Karim Benzema (35/en provenance d’Al-Ittihad) et Mariano Diaz (29), deux avant-centre ont quitté le club, de sorte qu’il n’y a actuellement qu’un seul véritable attaquant dans l’effectif, avec Joselu (33/venu de l’Espanyol), prêté cet été.
Qu’est-ce qui donne de l’espoir, qu’est-ce qui inquiète?
C’est précisément dans cette centrale d’attaque que les médias espagnols voient le transfert visé de Kylian Mbappé comme une « nécessité et non un caprice », comme l’a clairement formulé « Marca » après le 1:3 contre la Juventus Turin. Le Real a encore marqué cinq buts lors des deux premiers tests de la préparation estivale contre Milan (3:2) et Man United (2:0), avant de subir des défaites décevantes contre Barcelone (0:3) et la Juve lors du « Texas-Clasico ».
Ancelotti a toutefois considéré la défense comme bien plus critique après la défaite de la Juve que l’attaque, qui avait également touché cinq fois l’aluminium contre le Barça par exemple. L’entraîneur en chef italien n’a pas apprécié la protection contre les contres de la Juventus. La presse espagnole a qualifié d’inquiétant le fait que Bellingham ait semblé « désespéré » dans son nouveau rôle de dixième
Le distributeur de ballons et le meneur de jeu, constamment recherché à Dortmund, était avide de contacts avec le ballon, ce qui l’a souvent conduit à se laisser tomber, faisant ainsi fi du rôle qui lui était assigné. Pour Ancelotti, ne pas perdre l’international anglais sur le dix pourrait être un exercice d’équilibriste.
La frontière sur laquelle Bellingham marchait déjà en partie à Dortmund était parfois étroite. Sa force d’opinion n’a pas toujours été bien perçue par ses coéquipiers. A Glasgow, il s’est plaint en termes grossiers à Nico Schulz, bien plus âgé que lui, et peu après, à Augsbourg, le talent Youssoufa Moukoko a ressenti le mécontentement de Bellingham. A Madrid, les noms et les égoïsmes sont bien plus importants.
Mais l’espoir réside définitivement dans l’effectif extrêmement large du club de la capitale, derrière la centrale d’attaque, avec lequel la concurrence – y compris celle de Barcelone – ne peut pas rivaliser. Rien que le milieu de terrain, composé de Bellingham, Brahim Diaz, Güler, Camavinga, Aurelien Tchouameni (23) et Fede Valverde (25), est extrêmement bien fourni. Et dans cette liste, il manque même Toni Kroos (33 ans) et Luka Modric (37 ans), qui entameront peut-être leur dernière année de carrière.
Les prévisions
Dans le rôle du chasseur affamé, le Real va à nouveau tout donner à Barcelone cette saison. Si les royalistes passent bien la première phase avec trois matchs d’affilée à l’extérieur (Bilbao, Almeria, Vigo), ils peuvent aussi rapidement devenir les chassés. Le Real est de toute façon redoutable en C1. Si les Blancos transposent encore plus souvent leur mentalité de Ligue des champions sur le terrain, Barcelone devra s’efforcer de défendre son titre. Pour la première fois depuis 2015, le Real débutera la Copa del Rey en tant que tenant du titre