Ferrari a misé sur une stratégie alternative pour ses deux pilotes, mais Charles Leclerc affirme que la tactique ne sert à rien sans le bon rythme
La voiture de sécurité a-t-elle empêché Ferrari d’obtenir un meilleur résultat ? À Bahreïn, Ferrari a été la seule équipe à miser sur une stratégie alternative dans le groupe de tête. Contrairement à leurs concurrents, Charles Leclerc et Lewis Hamilton n’ont pas pris le départ avec des pneus tendres, mais avec des pneus moyens.
Cela a certes désavantagé les deux pilotes dans la phase initiale, mais la course semblait favorable à Ferrari. Leclerc, en particulier, était bien parti, car il était directement derrière George Russell sur le podium et avait des pneus plus frais grâce à son premier relais plus long.
Mais la voiture de sécurité, peu après la mi-course, a effacé cet avantage, car tous les pilotes ont profité de l’occasion pour changer de pneus aux stands, y compris Ferrari, qui a donc été contraint de s’arrêter beaucoup plus tôt.
Et comme les pilotes avaient déjà effectué deux relais avec des pneus medium, ils ont dû en changer pour la phase finale et ont opté pour des pneus hard.
Mais Ferrari n’a pas pu faire grand-chose dans la phase finale. Bien que Pierre Gasly ait réussi à se détacher de ses poursuivants, Leclerc n’a pas pu faire mieux. Au lieu de cela, il a dû laisser passer Lando Norris, qui avait monté des pneus moyens.
Stratégie correcte, mais trop lente
Malgré tout, Leclerc pense que les pneus durs étaient le bon choix compte tenu de ses options. Certes, George Russell avait montré qu’il était possible d’arriver en tête avec des pneus tendres, «mais je ne pense pas que cela aurait été une option pour nous», estime Leclerc. «Je ne pense pas que cela ait été un facteur décisif.»
Il ne pense pas non plus que la voiture de sécurité ait eu une influence décisive sur le résultat. Car malgré l’avantage des pneus, ses pneus avaient déjà commencé à avoir des problèmes et à surchauffer derrière Russell. «Peut-être aurions-nous pu le forcer à rentrer, ça aurait été bien, mais ça n’a pas marché», dit-il.
LAP 52/57
Total commitment at Turn 4!
Norris goes around the outside to snatch P3 away from Leclerc F1 BahrainGP pic. twitter.com/iUUfQgan4F
— Formula 1 (@F1) 13 avril 2025
«J’ai juste l’impression que nous ne sommes pas assez rapides en ce moment», se lamente Leclerc face à cette fin de course insatisfaisante. «On peut le dire de différentes manières. Nous avons un peu forcé dans la première partie, et la deuxième a été plus rapide, mais seulement à cause de la dégradation. Et quand nous nous sommes retrouvés dans la même situation que tous les autres à la fin, nous n’avions tout simplement pas le rythme.»
« Je pense donc que nous avons tout simplement manqué de rythme. Et quand le rythme manque, peu importe la stratégie que l’on applique, on est toujours du mauvais côté. »
Leclerc : besoin de plus d’appui aérodynamique
Jusqu’à présent, la saison de Ferrari n’a pas été à la hauteur des attentes. Mis à part la victoire au sprint à Shanghai, aucun pilote n’est encore monté sur le podium en 2025. Ferrari avait certes apporté un nouveau fond plat à Bahreïn, mais cela n’a eu qu’un faible effet.
«Nous avons besoin de plus d’appui, de plus d’adhérence», déclare Leclerc, qui estime que les pilotes tirent déjà le maximum de leur voiture. «Il n’y a plus rien à faire», dit-il.
«J’ai simplement besoin de plus d’adhérence pour négocier les virages plus rapidement. En qualifications, on peut encore le dissimuler un peu avec quelques astuces, mais en course, pas d’adhérence, c’est tout. Cela entraîne une usure plus rapide des pneus, c’est un effet boule de neige en course. C’est alors beaucoup plus difficile.»
Des tunnels plus longs que prévu
Les équipes comme McLaren savent mieux gérer les pneus pendant la course. Leclerc : « C’est sur ce point que nous devrions nous concentrer en tant qu’équipe, car dès que la course commence, ils ont une longueur d’avance. »
«Je ne pense pas que ce soit des astuces», poursuit-il. «Je pense que c’est l’appui aérodynamique et probablement quelque chose qu’ils font très bien avec les pneus en général. Mais je ne doute pas que tout soit légal. Quand je parle d’astuces, il ne faut pas se méprendre. Mais ils font vraiment quelque chose de très bien avec les pneus – ils parviennent à maintenir les températures plus basses que tout le monde.»
Pour Ferrari, le train du championnat est en train de partir lentement. L’équipe a déjà 94 points de retard sur McLaren, bien qu’elles se soient toutes deux battues pour le titre de constructeur lors de la phase finale de 2024. Et pour l’instant, aucune amélioration ne semble en vue : « J’ai l’impression que le tunnel est un peu plus long que je ne le souhaiterais », se plaint Leclerc.
«Mais oui, nous trouverons certainement notre chemin à un moment donné – je ne sais pas combien de temps cela prendra.»
