« C’est mieux que de figer la situation » : Frédéric Vasseur a laissé ses pilotes s’affronter pour la troisième place à Monza au lieu de sécuriser les positions
Le directeur de l’équipe Ferrari Fred Vasseur a délibérément choisi de laisser Carlos Sainz et Charles Leclerc s’affronter librement dans les derniers tours du Grand Prix de Formule 1 en Italie, comme un geste envers les fans locaux.
« Si j’avais gelé la position, on aurait posé exactement la même question – pourquoi avoir gelé la situation », répond Vasseur lorsqu’on lui demande.
« Mais je pense que c’était aussi la meilleure façon de remercier tout le monde, pour le soutien des tifosi et ainsi de suite, et je n’étais pas très à l’aise pour geler quelque chose à cinq tours de la fin », poursuit le patron de l’équipe Ferarri.
Sainz et Leclerc étaient troisième et quatrième après que Sergio Perez de Red Bull les eut tous deux dépassés. Vasseur a alors décidé de ne pas dire aux pilotes qu’ils devaient conserver leur position et prendre les points.
Vasseur : Se battre oui, mais sans risque
Au lieu de cela, ils ont été informés qu’ils pouvaient continuer à s’affronter jusqu’au drapeau à damier, mais à condition de ne pas prendre de risques.
Leclerc a fait plusieurs tentatives audacieuses pour dépasser son coéquipier, se rapprochant même au premier virage à l’entame du dernier tour, mais c’est finalement Sainz qui a pris l’avantage et s’est assuré la dernière place sur le podium.
« Je leur fais confiance, mais je leur ai dit de ne pas prendre de risques. C’est toujours relatif, le terme ‘pas de risque’ est relatif. Mais je suis très fier de cette décision et du travail que les pilotes ont fait », a déclaré Vasseur.
A cet égard, l’homme de 55 ans tient à souligner qu’en tant que patron de l’équipe, il a personnellement pris la décision de laisser Sainz et Leclerc courir librement. « Dans cette affaire, je veux avoir le dernier mot. Et je leur ai dit : pas de risque, vous pouvez rouler, mais pas de risque. Mais encore une fois, tout est relatif ».
« Néanmoins, je me suis senti beaucoup plus à l’aise dans cette situation que de geler quelque chose. « Je ne veux pas créer de polémique ici, mais si j’avais gelé la situation, on m’aurait posé exactement la même question : Pourquoi l’as-tu gelée, cela ne correspond pas à l’esprit de la course et ainsi de suite «
Sainz et Lecler ont apprécié le duel
Sainz a pour sa part souligné qu’il s’agissait d’un combat « propre » avec son coéquipier. « Nous savions bien sûr qu’avec le DRS, la voiture aurait toujours l’impression d’être la plus rapide », explique l’Espagnol. « Mais en même temps, nous savions aussi que nous nous battions tous les deux pour le podium à Monza ».
« Il y avait donc toujours une petite lutte, une petite bataille programmée. Au final, nous avons réussi à la garder propre. Il y a eu quelques belles manœuvres ici et là, des combats serrés ».
« Honnêtement, j’ai pris du plaisir à me battre contre Max contre Checo (Perez) et contre Charles. Je pense que c’était une bonne journée pour la Formule 1, un bon spectacle. J’ai simplement fait tout ce que je pouvais pour rester devant et cela a fonctionné », a déclaré Sainz, heureux.
Quand on lui demande s’il s’est inquiété, il répond : « Je n’ai jamais eu l’impression de prendre trop de risques. Bien sûr, avec un coéquipier, on est toujours un peu plus tendu et on garde un peu plus de distance ».
« La dernière chose que vous voulez voir à Monza devant les tifosi, c’est que les deux Ferrari se touchent. Mais je pense que nous avons eu une lutte acharnée. Il s’agissait d’une position importante et nous avons réussi à la garder propre. «
Leclerc : Tous deux à la limite, mais toujours loyaux
Leclerc a fait écho aux propos de Sainz en soulignant qu’il avait apprécié le combat. « J’étais à la limite, Carlos était à la limite. C’est normal », a déclaré le Monégasque.
« Je pense que cela signifie beaucoup pour nous deux d’être sur le podium devant les tifosi, donc nous avons tout donné, mais nous savons aussi à quel point il est important pour les tifosi d’avoir une voiture rouge sur le podium, peu importe qui c’est. Nous avions donc cela en tête. Mais nous avons aussi beaucoup apprécié. C’était cool ».
Interrogé sur l’ordre de ne pas prendre de risques, il dit : « Nous l’avons fait tous les deux, comme je l’ai dit. Je veux dire que Carlos était à la limite du règlement en freinant et que j’étais à la limite du règlement en attaquant, donc nous l’avons fait tous les deux, mais tout s’est bien terminé. Tout est en ordre ».