Les finales WTA sont censées être la grande vitrine du tennis féminin. Mais en Arabie saoudite, on n’en voit guère la couleur. Une icône du tennis a donc des mots très clairs à ce sujet.
Inspiring the nation : Saudi Fans in awe« ( »Inspirer la nation : les fans saoudiens dans la crainte ») : tel est le titre prometteur d’un communiqué de presse sur les finales WTA à Riyad, qui vante en outre les mérites des nombreux fans locaux et internationaux présents sur place.
Le problème, c’est que la triste vérité est un peu différente. Ben Rothenberg, journaliste de longue date spécialisé dans le tennis, s’est demandé avec sarcasme si « Awe » n’était pas le nom d’un autre lieu, situé de l’autre côté de la rue, où se trouvent tous les fans mentionnés.
Car il est clair que l’enthousiasme mentionné dans le communiqué de presse n’est guère visible dans le stade. Dimanche, il n’y avait que 400 spectateurs dans un stade qui peut en accueillir 5 000. Le journaliste du Telegraph Simon Briggs, qui se trouvait sur place, a filmé l’aspect ridiculement vide du stade, alors que Coco Gauff et Jessica Pegula, deux des meilleures joueuses du monde, s’affrontaient en duel.
La deuxième journée des finales WTA a attiré une foule embarrassante d’environ 400 spectateurs, relançant le débat sur la décision d’amener le tennis d’élite à Riyad.
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– Telegraph Sport (@TelegraphSport) Novembre 4, 2024
« Extrêmement décevant » : l’icône du tennis se montre critique
Une triste image pour l’événement le plus important du circuit WTA, après tout, les Grands Chelems ne sont pas organisés par la Women’s Tennis Association (WTA) elle-même.
L’icône du tennis anglais, qui est sur place en tant qu’expert pour Sky UK, s’est également montrée consternée : « On a beaucoup discuté de la question de savoir si les événements sportifs devaient venir en Arabie saoudite, mais si nous passons outre et considérons les finales de la WTA comme un simple événement, il est extrêmement décevant de voir les meilleures joueuses du monde – Iga Swiatek, Coco Gauff – se produire aujourd’hui devant un tel public. »
On ne peut pas reprocher aux organisateurs saoudiens de décourager les spectateurs potentiels par le prix élevé des billets, bien au contraire. Les billets les moins chers coûtent à peine sept euros.
Pourtant, à l’exception du premier jour, où le match entre Qinwen Zheng et Aryna Sabalenka a atteint 70 % de taux de remplissage grâce à l’affluence de supporters chinois, le stade semble en grande partie vide.
Peu de spectateurs lors des finales ? La WTA pas surprise
La WTA fait plutôt remarquer que l’objectif serait de « rapprocher le tennis d’un nouveau public et il faut du temps pour construire cela ».
Gauff est du même avis : « Quand il y a quelque chose de nouveau dans une région, je ne m’attends pas à ce que les gradins soient pleins. Cela fait simplement partie de l’évolution du jeu. Regardez la WNBA. Ces gradins n’étaient probablement pas aussi remplis il y a quelques années et maintenant ils sont pleins pour toutes les équipes. Je pense que ce sont simplement des douleurs de croissance ».
La Fédération saoudienne de tennis poursuit un objectif similaire. Celui-ci est d’inspirer un million de personnes d’ici 2030 grâce à ces tournois en Arabie saoudite.
Reste à voir si cet objectif sera atteint. En tout cas, la fin des « douleurs de croissance » n’est pas en vue de sitôt après ce début.
