En réponse à la demande de Ferrari d’un contrôle plus strict de la température des pneus au Mans, les responsables et pilotes de Porsche s’expriment
En la personne d’Antonio Coletta, Ferrari plaide pour des contrôles plus stricts de la température des pneus des voitures de la catégorie hypercar aux 24 Heures du Mans. En déclarant que l’on avait déjà vu lors de courses précédentes que « quelqu’un était très doué pour faire chauffer ses pneus »
Maintenant, Porsche réagit. Elle ne veut pas entendre parler d’une manipulation des pneus avant leur mise en place. Urs Kuratle, qui dirige le programme LMDh chez le constructeur de Stuttgart,  ; « Cela se passe depuis longtemps. Nous avons logiquement aussi les collègues des comités de direction avec nous. Il n’y a pas de couvertures chauffantes pour les pneus. Nous ne faisons rien là que les autres ne fassent pas ».
« Probablement », dit Kuratle, « on fait un meilleur travail [chez Porsche] avec la mise en température des pneus. C’est sans doute possible. Mais cela n’a rien à voir avec la tricherie. C’est relativement facile à contrôler et c’est contrôlé ».
« Il ne s’agit pas d’une machination supplémentaire ou de quelque chose comme ça », assure le responsable du programme LMDh chez Porsche, avant d’expliquer : « Il y a des voitures avec lesquelles tu peux faire monter les pneus en température plus rapidement. Et il y a aussi des voitures qui gèrent le scellement différemment sur un relais ».
« Je pense que c’est exactement la même chose. Je pense que là, nous sommes simplement du bon côté. Nous avons beaucoup testé et beaucoup travaillé. Et cela porte ses fruits maintenant. C’est tout ce qu’il y a à faire », dit Kuratle.
C’est aussi l’avis des pilotes. « Comment peut-on manipuler cela ? », demande Mathieu Jaminet, l’un des trois pilotes de la Porsche 963 engagée en plus au Mans par l’équipe d’usine. Cette troisième Porsche d’usine (numéro de course 4) est composée de pilotes de la série de voitures de sport IMSA en Amérique du Nord. Outre Jaminet, il s’agit de Felipe Nasr et Nick Tandy.
Et c’est aussi à l’IMSA que Jaminet fait allusion lorsqu’il évoque la température des pneus, en déclarant au Mans : « Ici, nous n’avons même pas eu de soleil, si c’est ce qu’ils (Ferrari ; ndlr) veulent dire. Avec 17 degrés sans soleil, je ne vois pas comment nous pourrions manipuler cela ? Peut-être que notre expérience IMSA nous aidera. «
Le directeur de Porsche Motorsport, Thomas Laudenbach, commente : « Sur les circuits WEC, il semble que nous puissions faire entrer le pneu un peu plus vite dans la fenêtre. C’est peut-être un avantage pour un demi-tour ou quelque chose comme ça. Nos concurrents chez Ferrari sont très professionnels. Ils le voient et ils n’en sont pas contents ».
Laudenbach poursuit : « J’ai été surpris d’entendre les gens de Ferrari dire que c’était dangereux ». Tout comme Jaminet, le directeur de Porsche Motorsport fait référence à la série IMSA en disant : « Aux États-Unis, nous roulons avec les mêmes pneus. Cela fonctionne depuis des années sans aucun problème ».
« Et », ajoute Laudenbach en se référant au WEC, « nous nous sommes même prononcés l’an dernier pour qu’il n’y ait pas de chauffe-pneus ».
