lundi, novembre 25, 2024
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Refus d’Andretti : le Congrès américain a trois questions à poser à la Formule 1

Le Congrès des États-Unis a des questions à poser à la Formule 1 : pourquoi la politique américaine s’intéresse désormais à la candidature refusée d’Andretti

« Cher Monsieur Maffei, par cette lettre, nous voulons vous faire part de notre inquiétude ». C’est ainsi que commence une lettre que douze membres du Congrès américain ont envoyée à Greg Maffei en tant que patron du propriétaire de la Formule 1 Liberty Media. Et une question préoccupe particulièrement les politiciens : pourquoi la direction de la Formule 1 (FOM) refuse-t-elle la candidature d’Andretti, bien que la Fédération internationale de l’automobile (FIA) soit d’accord.

« Il semble que le refus soit motivé par les équipes de Formule 1 actuelles d’Europe », peut-on lire dans la lettre du Congrès. « Beaucoup de ces équipes appartiennent à des constructeurs automobiles étrangers qui sont en concurrence directe avec des entreprises automobiles américaines comme General Motors (GM) ».

« La participation de toutes les équipes de Formule 1 – et cela inclut les équipes américaines – devrait être basée sur les performances et ne devrait pas être limitée par une tentative de protéger les équipes de course actuelles ».

Puis une phrase décisive tombe : « Il est injuste et erroné d’essayer d’empêcher les entreprises américaines de participer à la Formule 1, d’autant plus que cela pourrait enfreindre les lois antitrust américaines ».

C’est pourquoi les membres du Congrès adressent trois questions au directeur de Liberty Media, M. Maffei, et fixent d’emblée un délai pour y répondre : D’ici le 3 mai 2024, demain, les politiques attendent une réponse de la part des propriétaires de la Formule 1.

Motif : « Nous continuons à suivre cette affaire […] et nous veillerons à ce que toute violation des lois américaines sur la concurrence fasse rapidement l’objet d’une enquête et d’un suivi. « 

Les trois questions à Liberty Media

Voici les trois questions, en commençant par le constat que l’accord Concorde actuel entre la FIA, la FOM et les équipes prévoit « jusqu’à douze écuries » en Formule 1. Le règlement sportif de la saison 2024 fait quant à lui référence, dans son article 8.6, à « un maximum de 26 voitures », soit jusqu’à 13 équipes.

Pour les politiciens du Congrès américain, cela contraste avec la position de refus de la Formule 1 : « Qu’est-ce qui autorise la FOM à rejeter la candidature d’Andretti Global ? Quelle est la raison de ce refus ? Surtout si l’on considère qu’Andretti et son partenaire GM seraient potentiellement la première équipe à être sous propriété américaine et [dont les voitures de course] sont construites en Amérique ».

Dans la deuxième question, les auteurs de la lettre se réfèrent au « Sherman Antritrust Act of 1890 », qui interdit les « restrictions déraisonnables de la concurrence » afin de permettre « le meilleur résultat possible pour les clients américains », explique la lettre à Maffei.

S’ensuit une question concrète : « Dans quelle mesure le refus des deux entreprises américaines Andretti Global et GM s’accorde-t-il avec le Sherman Act ? Car cette décision favorise les équipes européennes et les constructeurs automobiles étrangers qui leur sont associés. « 

Dans la troisième question, les politiciens du Congrès abordent le projet de GM de relancer sa marque Cadillac sur le marché européen. « Cela soutiendrait des milliers d’emplois américains bien rémunérés, notamment grâce à l’audience mondiale de la Formule 1 et à l’effet de projecteur [de la Formule 1] sur les équipes et les sponsors ».

Puis il devient concret : « Quel rôle ont joué l’entrée en compétition de GM et d’Andretti et la part de marché [qui en découle] dans le sport automobile, ainsi que l’entrée de GM sur le marché européen et la part de marché [qui en découle], pour rejeter l’équipe Andretti Global, alors que les équipes de Formule 1 existantes se sont publiquement positionnées contre un nouveau rival américain ? « 

Quel est le rapport entre Andretti et l’écriture

Andretti lui-même pourrait avoir inspiré la lettre adressée à Maffei, le directeur de Liberty Media : L’ancien champion du monde de Formule 1 Mario Andretti a rencontré en début de semaine l’homme politique John James, qui est cité comme l’un des douze coauteurs de la lettre. Les discussions auraient porté, entre autres, sur une éventuelle infraction au droit antitrust américain, également évoquée dans la lettre.

La FIA accepte, la Formule 1 refuse

Pour l’instant, ni Liberty Media ni la Formule 1 n’ont réagi à la lettre du Congrès.

En octobre 2023, la Fédération internationale avait donné son accord à Andretti pour la Formule 1. La direction de la Formule 1 a de son côté refusé trois mois plus tard. La raison invoquée à l’époque était la suivante : « Notre analyse a montré qu’une onzième équipe n’apporterait en soi aucune valeur [supplémentaire] au championnat. Une nouvelle équipe pourrait surtout générer de la valeur par sa compétitivité. Mais nous ne pensons pas que le candidat puisse être compétitif « 

Ce que fait réellement le Congrès américain

Dans le système politique américain, le Congrès est responsable de la législation. Il se compose de 100 sénateurs au Sénat et de 435 députés à la Chambre des représentants.

Le parti démocrate du président américain Joe Biden détient actuellement la majorité des sièges au Sénat, et le parti républicain à la Chambre des représentants. Biden lui-même a siégé au Sénat de 1973 à 2009 en tant que sénateur de l’État américain du Delaware.

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