mardi, novembre 5, 2024
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Quand le sport devient un jeu de cache-cache

Depuis la prise de pouvoir des talibans, le sport est quasiment interdit aux femmes et aux filles en Afghanistan. Certaines s’entraînent cependant en secret et doivent craindre de graves conséquences.

Bahar retrouve ses amies dans la chaleur de midi à Kaboul. Dans un jardin privé, elle retire son foulard, à l’écart du public bien sûr. L’espace d’un instant, les femmes afghanes poursuivent ensemble leur grande passion. En s’entraînant à la boxe, elles fuient leur quotidien compliqué sous la direction des talibans. Mais Bahar et consorts sont toujours accompagnées par la peur de se faire attraper par les autorités draconiennes.

« Quand nous boxons, tout est oublié pendant un moment. Même si nous ne nous entraînons que quelques minutes, cela fait une grande différence », explique la jeune femme de 20 ans à l’AFP. Même son mari ne sait pas qu’elle boxe encore – et ce pour une bonne raison : depuis la prise de pouvoir des talibans en 2021, la situation déjà précaire des femmes et des filles en Afghanistan s’est encore dramatiquement détériorée, même le sport leur est quasiment interdit.

Les autorités des talibans, qui ne sont reconnues par aucun État, ont imposé une interprétation stricte de la loi islamique, les femmes supportant l’essentiel des restrictions. Les Nations unies qualifient cette situation d’« apartheid du genre ». Conformément à la loi, les femmes se voient même interdire l’accès aux salles de sport et aux parcs depuis novembre 2022, sous peine de ne pas respecter le code vestimentaire qui leur impose de se voiler.

Le sport féminin est interdit en Afghanistan

Par peur des talibans, Sanah, 25 ans, ne sort plus que tôt le matin pour se promener dans les rues de Kaboul – mais même alors, elle ne peut pas se déplacer librement. « Nous ne pouvons pas nous approcher des points de contrôle des talibans, car ils disent : ‘Pourquoi êtes-vous si tôt devant la maison ? Où voulez-vous aller ? Pourquoi devez-vous faire du sport, vous n’êtes pas obligés, alors ne le faites pas’ », dit Sanah. Comme toutes les autres femmes interrogées par l’AFP, elle ne veut pas révéler son vrai nom par peur de représailles.

Obtenir un minimum de santé et de tranquillité d’esprit par la pratique d’un sport ? Impossible pour les femmes en Afghanistan. « Le médecin m’a dit de faire plus de sport parce que j’ai un taux de cholestérol élevé et un foie gras, mais les talibans ne nous laissent pas nous entraîner, aller à la salle de sport ou marcher dehors », explique Latifah, la bonne amie de Sanah. Au lieu de cela, elle aurait été récemment expulsée de force d’un parc.

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