Patrick Simon à propos de son job : ce qui lui tient particulièrement à cœur, comment se déroulera l’ADAC GT Masters 2022 selon lui, et ce qu’il ne veut en aucun cas être
Patrick Simon est expert et commentateur de l’ADAC GT Masters depuis plus de dix ans et anime entre autres l’émission PS on Air – Der ADAC GT Masters-Talk, qui a fêté sa 50e édition au Nürburgring. Depuis 2021, l’ancien pilote de course est également speaker de piste pour le championnat GT allemand. Il révèle dans cette interview comment il se prépare à son engagement et ce qu’il vit sur le circuit.
Question : Monsieur Simon, comment se prépare-t-on à une course en tant que speaker de piste?
Patrick Simon: « Je ne suis pas un présentateur de quatuor qui explique aux gens combien de chevaux a une voiture, quel est l’âge du pilote ou où il habite. Je veux transmettre ce qui me traverse le corps et faire comprendre aux gens mon état d’esprit. Lorsqu’un conducteur prend un virage serré à 180 km/h, qu’il dérape légèrement, qu’il corrige cela par un superbe contre-braquage et qu’il réalise le meilleur temps, c’est ce que je veux faire passer de manière émotionnelle. «
Question : Le public est-il différent sur les différents circuits ?
Simon : « C’est difficile à évaluer depuis la cabine des commentateurs. Mais depuis la mi-saison, je commente depuis la boîte Mannesmann et c’est génial de voir comment les gens réagissent. Ils sont assis dans deux postes de commande très détaillés, mettent des Mickey et écoutent la personne qui commente. Et voir leur enthousiasme et leur joie est unique. Cela vaut pour tous les circuits, que ce soit au Nürburgring ou au Lausitzring. «
Question : En tant que speaker de piste, avez-vous vécu une expérience particulière que vous n’oublierez jamais?
Simon:« Comme je commente aussi les NLS et les courses de 24 heures, j’ai vécu pas mal de choses. Une course d’endurance peut parfois être interrompue quelques heures à cause d’un accident ou d’une météo capricieuse. Tu ne couvres pas ce laps de temps en tant que commentateur du quatuor. J’ai malheureusement déjà dû commenter des accidents mortels. Ce sont des moments que l’on ne souhaite pas, mais le positif l’emporte de loin sur le négatif «
Question : Y a-t-il un retour des spectateurs ou des pilotes après une course?
Simon:« On est vite critiqué, les louanges sont un peu plus difficiles pour beaucoup. Les critiques viennent des coureurs, par exemple lorsqu’on prononce mal leur nom. Mais c’est aussi vrai. Parfois, une erreur se glisse et si personne ne la corrige, on la traîne avec soi tout le temps. J’apprécie toujours les critiques constructives. «
Question : Quelle est la relation avec les conducteurs?
Simon:« Ils ont peur de moi, lors de ma participation en tant qu’invité à l’ADAC TCR Germany, j’ai tout de même terminé sur le podium. Plus sérieusement, nous travaillons bien ensemble. Je reçois parfois des informations privilégiées de la part des pilotes, qui ne sont pas destinées au public. Cela montre qu’il y a une relation de confiance. «
Question : Comment jugez-vous la saison jusqu’à présent ?
Simon:« D’une certaine manière, tout le monde a peur de gagner, de marquer des points et d’être champion. C’est une saison très intense et passionnante. Ce qui est sûr, c’est que : L’ADAC GT Masters est une série très forte et équilibrée. Personnellement, je me sens très à l’aise et je peux faire ce que je veux avec toute ma passion. L’ADAC ne me donne pas de directives, mais me laisse toute liberté. J’apprécie beaucoup cette confiance. «
Question : Comment se présente l’avenir du sport automobile?
Simon:« Il est important d’être à la pointe de la technologie en plus du divertissement. Tous les participants doivent rassembler leurs énergies et travailler ensemble, il n’y a pas d’autre moyen. Les fans sur le circuit s’impliquent totalement, on le voit bien avec les records d’audience que nous avons battus les uns après les autres cette saison. «
Question : qui sera le champion allemand de GT en 2022?
Simon:« Il y a quelques prétendants. Personnellement, je ne verrais pas d’inconvénient à ce que quelqu’un que nous n’avions pas mis sur la liste se retrouve devant. Cela signifierait que nous aurions encore quatre courses folles à vivre et on ne peut pas rêver d’un meilleur divertissement «