Jack Miller estime que les modifications apportées au calendrier et au format de la saison 2023 du MotoGP sont notamment à l’origine de nombreuses blessures dans le peloton
Lors de la présentation du calendrier MotoGP pour la saison 2023 à la fin du mois de septembre de l’année dernière, certains acteurs avaient déjà un sentiment de malaise. Certes, le nombre de week-ends de course a finalement été réduit de 21 à 20 en raison de l’annulation du Grand Prix du Kazakhstan. Mais le véritable problème est resté le même :
Pol Espargaro, Alex Rins, Enea Bastianini, Marc Marquez, Joan Mir et Miguel Oliveira ont dû digérer les plus longues pauses pour cause de blessure. De nombreux autres pilotes du peloton ont dû abandonner prématurément l’un ou l’autre week-end de course en raison de blessures.
Jack Miller est l’un de ceux qui ont toujours été au départ cette saison. Mais pour l’Australien, la longue liste des blessés en MotoGP en 2023 n’est pas une surprise. « Oui, nous avons aussi été malchanceux, Rins ayant manqué presque la moitié de la saison et Marc [Marquez] s’étant blessé au début de l’année », explique Miller.
« Mais la plupart des blessures », poursuit Miller, « étaient dues à des collisions qui se sont produites soit directement au départ, soit dans le premier virage. Je pense que cela a plus à voir avec l’intensité de la série de courses qu’autre chose ».
Miller cite comme exemple significatif celui d’Enea Bastianini lors du week-end de Barcelone. Le pilote Ducati a été relégué de trois places sur la grille de départ pour le Grand Prix de dimanche. Motif : lors des essais du vendredi, Bastianini a retardé le pilote Tech3-GasGas Pol Espargaro en roulant lentement sur la ligne idéale.
Lors du Grand Prix de dimanche, Bastianini a été à l’origine de l’accident sur la grille de départ qui a impliqué cinq pilotes Ducati, lui compris. Et comme Bastianini s’est blessé, il n’a toujours pas repris la piste. L’accident de Barcelone remonte maintenant à cinq semaines. Depuis, le pilote Ducati a complètement manqué trois week-ends de course.
« A mon avis, ce qu’Enea a fait à Barcelone n’était pas un abandon ou quelque chose comme ça », dit Miller et explique : « C’était une manœuvre de désespoir. Sur la grille de départ, il a été déplacé d’une rangée vers l’arrière. Et de nos jours, si tu pars de loin, ta course est déjà à moitié terminée. Oui, tu peux essayer de te battre comme un fou pour revenir devant. Cela peut parfois bien se passer, mais pas toujours ».
« C’est ce à quoi nous assistons, c’est-à-dire à de nombreuses manœuvres de désespoir. Elles sont la conséquence de l’intensité qu’a pris ce championnat », explique Miller en faisant allusion au calendrier très serré des courses. Mais pour lui, ce n’est pas la seule raison de cette intensité élevée. « Tout est si serré, les motos et les pilotes sont à un niveau si similaire. C’est en quelque sorte un creuset de situations tendues », explique Miller.
