Bien qu’il passe de Ferrari à Williams pour la saison 2025, Marc Surer voit des qualités de champion du monde chez Carlos Sainz
Pour Carlos Sainz, les années fastes de sa carrière active sont probablement terminées. En 2025, il passera de Ferrari, actuellement deuxième équipe du championnat du monde, à Williams, actuellement avant-dernier du championnat du monde des constructeurs 2024. Et pourtant, Marc Surer pense que l’Espagnol de 30 ans pourrait encore devenir champion du monde de Formule 1 « un jour ».
Actuellement, Sainz totalise 244 points au championnat du monde des pilotes 2024, ce qui le place en cinquième position du classement général. Son coéquipier Charles Leclerc est troisième avec 307 points. De plus, Leclerc mène également le duel des qualifications, avec un score de 15:9, qualifications sprint comprises. Et Leclerc a gagné jusqu’à présent six Grands Prix en quatre ans chez Ferrari, Sainz « seulement » quatre.
Leclerc est « incroyablement rapide », dit Surer, « quand la voiture fait ce qu’il veut. Il est alors souvent deux ou trois dixièmes plus rapide que Sainz – et Sainz ne sait pas pourquoi. Mais la voiture doit faire exactement ce que Leclerc veut, c’est-à-dire bien tourner. Il fait aussi partie de ceux qui ont besoin d’une voiture dont le train avant colle ».
Un parallèle avec le style de conduite de Max Verstappen, qui sait aussi très bien gérer les situations où l’arrière est lâche, car il peut généralement le rattraper grâce à sa maîtrise exceptionnelle de la voiture et à son feeling unique, même à grande vitesse. Mais si l’essieu avant pousse, Verstappen et Leclerc ont tous deux du mal à s’en sortir.
Sainz est plus rapide que Leclerc quand …
C’est justement « la force de Sainz », quand la voiture n’est pas parfaite, il peut s’y adapter, s’en sortir. Quand la voiture est bonne, Leclerc est incroyablement rapide. Mais seulement à ce moment-là. Quand la voiture n’est pas parfaite, Sainz est plus rapide. «
La dernière victoire de Sainz sur Ferrari à ce jour, au Grand Prix du Mexique en octobre, en est un bon exemple. Mais sur quatre ans, Surer comprend pourquoi Ferrari a laissé tomber Sainz et non Leclerc lorsqu’il s’est agi de libérer un cockpit pour Lewis Hamilton : « On prend naturellement toujours celui qui, au final, est le plus lent des deux ».
Malgré tout, l’ancien pilote de Formule 1 suisse croit Sainz capable « de devenir champion du monde un jour. Parce qu’il peut aussi vivre avec des compromis et qu’il est toujours super rapide. Et ce sont en fait les pilotes auxquels il faut faire attention sur l’ensemble de l’année ». Sainz est avantagé par rapport à ceux qui ne sont rapides que « si la voiture est bonne ».
Sainz : « Je peux aussi être champion du monde »
En tout cas, Sainz lui-même n’a pas encore renoncé à son rêve de remporter un jour un championnat du monde de Formule 1. Le Mexique lui a rappelé « que je peux gagner des courses » et il pense que « si je me comporte comme ça, je peux devenir champion du monde. Je dois juste me concentrer sur le fait d’être toujours aussi performant qu’au Mexique. Alors je serai bien placé pour l’avenir ».
D’ailleurs, pour Surer, le successeur de Sainz chez Ferrari, Lewis Hamilton, entre également dans la catégorie de ces pilotes qui ne peuvent donner le maximum de leurs performances que lorsqu’ils se sentent bien dans la voiture : « Hamilton est aussi de ceux-là. Si la voiture est bonne, il peut battre Russell. Mais seulement à ce moment-là. En fin de compte, c’est toujours Russell qui est le plus rapide des deux ».
Ferrari est déjà la quatrième équipe consécutive à libérer Sainz de son contrat, alors qu’elle aurait pu le garder, après Toro Rosso, Renault et McLaren. Surer pense donc que « je dirais que Sainz est sous-estimé parce qu’il a justement la capacité de toujours être performant, même lorsque la voiture n’est pas parfaite ».
L’interview complète de Marc Surer (10 minutes) sur l’échange de pilotes Sainz-Hamilton chez Ferrari, enregistrée d’ailleurs déjà après la victoire de Sainz au Grand Prix du Mexique,