Matias ‘Saadhak’ Delipetro a raté de peu la défense de son titre de champion. Il n’en reste pas moins l’un des meilleurs et des plus expérimentés des eSportifs de Valorant, notamment au sein de sa jeune équipe LOUD. Il a parlé à eSport de son rôle de leader sur et en dehors de la scène, ainsi que d’un retour inattendu.
On peut se sentir vieux en ouvrant le CV de certains eSportifs de haut niveau. Sang-Hyeok ‘Faker’ Lee, par exemple, a accompli à 27 ans à peu près tout ce qu’il est possible d’accomplir dans League of Legends – et même plusieurs fois dans le doute. Il en va de même pour Valorant, le deuxième grand succès eSport de Riot. Les eSportifs atteignent le plus haut niveau de plus en plus jeunes.
Le personnage du père, Delipetro, se démarque
Au LOUD, ils en ont fait une vertu. Le roster de Valorant Champions comptait quatre joueurs qui n’étaient encore que des adolescents quelques semaines avant l’événement. Deux d’entre eux ont même participé à la plus grande compétition de l’eSport Valorant alors qu’ils n’avaient que 18 ans. Seul un joueur de l’équipe brésilienne se distingue nettement : Matias ‘Saadhak’ Delipetro, âgé de 26 ans, est presque déjà âgé par rapport à ses collègues – et c’est précisément pour cette raison qu’il est l’élément central du succès.
« Le fait que je sois leur père est actuellement un running gag », explique en souriant le seul Argentin de l’équipe, qui est par ailleurs entièrement brésilienne. Mais cela va bien au-delà d’une petite plaisanterie de la jeune fille à ses côtés. « Il y a en fait quelque chose de vrai là-dedans. Je m’occupe de beaucoup de choses. «
Il souligne que les choses dont Delipetro s’occupe ne concernent pas tant la tactique de jeu que la vie réelle. « En dehors du jeu, ils ne savent peut-être pas quoi faire de leur argent ou comment se sentir dans certaines situations ; qu’il est par exemple normal d’être nerveux ou d’avoir un peu peur ». C’est là qu’intervient Delipetro : « C’est précisément ce qui fait mon expérience : J’ai vécu ces choses et je peux les guider à travers ces émotions ». C’est sans doute pour cela qu’il est effectivement une sorte de père pour ses camarades nettement plus jeunes.
Sur Ascent, Bind ou tout autre map de Valorant, Cauan ‘cauanzin’ Pereira, Erick ‘aspas’ Santos & ; n’ont en revanche guère besoin des conseils de leur capitaine expérimenté. « Ils sont vraiment talentueux, presque fous », sait ce dernier.
Le succès de la saison écoulée a toutefois surpris ‘Saadhak’. « Honnêtement, je m’attendais à passer par une phase de construction. Comme je l’ai dit, les garçons sont jeunes. Très jeunes ». Il n’avait pas vu venir les fortes performances lors du LOCK IN à Sao Paulo, de la finale de la Ligue des Amériques et, finalement, de l’édition des champions à Los Angeles. « Je ne m’attendais pas à être de retour ici si tôt », commente-t-il en évoquant le fait d’avoir à nouveau atteint le top 4 du championnat du monde de Valorant.
Cette situation était donc très particulière. Et même si la défense du titre n’a pas été possible après l’élimination contre les Evil Geniuses en finale du Lower Bracket, les bons résultats en disent long sur ses collègues, selon ‘Saadhak’ : « Le fait que nous ayons obtenu ces résultats montre seulement à quel point ils sont dévoués et à quel point ils s’efforcent. «
L’œil du cyclone
Le capitaine estime toutefois que la plus grande force du LOUD réside dans sa propre décontraction. « Le plus important pour nous, c’est de s’amuser et de profiter du moment », estime Delipetro, qui ajoute : « C’est ce qui nous rend si bons : pour nous, il n’y a pas de pression, pas d’émotions négatives. Quand nous gagnons, nous gagnons. Quand nous perdons, nous perdons. C’est comme ça ».
Et c’est ainsi qu’ils ont trouvé la recette de leur succès chez LOUD. Une légèreté juvénile, un esprit joyeux et une envie d’aller de l’avant, qui soulèvent la scène comme une tempête tropicale. Une tempête dont l’œil est un Argentin de 26 ans qui a accompli à peu près tout ce qu’il y a à accomplir à Valorant.