Liverpool contre Manchester City – un aperçu du match phare de la Premier League sous l’angle des statistiques.
On dit que la défense gagne les championnats. Si l’on s’en tient à cela, c’est Arsenal FC qui est actuellement en tête du trio de tête en Angleterre, car le troisième du classement a encaissé 23 buts, soit deux de moins que le leader Liverpool, qui en a encaissé deux de moins que Manchester City, qui a même marqué le moins de buts (62), derrière les Reds (64), et encore plus derrière les Gunners (68).
Mais ce n’est qu’une parenthèse. Il s’agit ici de faits que l’on ne peut pas lire dans le classement, mais qui peuvent néanmoins donner une indication sur ce à quoi il faut s’attendre dimanche à Anfield. Par exemple, il ne faut pas s’attendre à ce que le champion se retrouve souvent hors-jeu, malgré une chaîne hôte dont on sait qu’elle n’est pas très profonde. Les 28 fois où les attaques des Skyblues ont été sifflées pour cette raison sont doublement remarquables. D’une part, parce que le onze de l’entraîneur Pep Guardiola a le plus souvent eu le ballon en 27 matches, d’autre part parce qu’il s’agit du meilleur score du championnat. Sans surprise, cela témoigne d’un timing extrêmement bon dans le jeu de passes, mais aussi d’une grande intelligence de jeu.
Le « fonceur » Klopp rencontre un Guardiola craintif
Le bilan de Liverpool en matière de hors-jeu est également remarquable, dans la mesure où, bien qu’ils aient fait lever les drapeaux des assistants 61 fois, soit plus du double, ils ont tiré plus de fois au but que City, 523 contre 494. Et cet écart aurait été encore plus grand si les situations de hors-jeu avaient été remplacées par des occasions. Dans l’ensemble, cela reflète la plus grande prise de risque de l’équipe de Jürgen Klopp, et donc aussi le tempérament des entraîneurs. Ici le « fonceur » Klopp, là le craintif Guardiola. Ce n’est pas un jugement sur lui, c’est ainsi qu’il se décrit lui-même.
Il en résulte que : Contrôle sur tout. Que le taux de passes de Manchester City soit exceptionnel ne devrait surprendre personne. Mais le fait que les 90,3 pour cent ne représentent pas seulement le meilleur score en Angleterre, mais aussi dans le top 5 des championnats européens, mérite d’être pris en considération. En effet, le Real Madrid (90,1 %), par exemple, deuxième de la Liga, a en tout et pour tout moins d’adversaires que City en Premier League.
Liverpool, quant à lui, et ce sera aussi le cas lors du match de haut niveau, se définit par des trajectoires dans la surface. Rapidement, directement. Ils ont déjà pénétré 1010 fois dans la surface de réparation adverse (37,4 fois par match). Aucune équipe n’a réussi à le faire aussi souvent jusqu’à présent et aucune n’a franchi la barre des 1000, pas même ManCity, dont les « seulement » 33,9 fois par match s’expliquent certainement en partie par le fait que le vainqueur du quintuplé de la saison précédente n’opte pas pour la plus grande prise de risque, mais ne cherche le chemin des seize mètres que lorsqu’il est « sûr » de rester dans le ballon. Si cela ne fonctionne pas, il est préférable d’interrompre et de jouer à nouveau « autour du cercle » jusqu’à ce que la brèche s’ouvre. Sauf si l’on perd patience et que l’on cherche trop tôt la machine à marquer Erling Haaland.
Liverpool touche plus souvent l’aluminium
Plus de cran dans la finition du côté de Liverpool se traduit aussi par 19 buts sur l’aluminium. C’est de loin le chiffre le plus élevé de la plus haute division anglaise. Everton et Tottenham Hotspur suivent avec 14 buts sur les poteaux ou la barre transversale. ManCity, en revanche, n’en compte que huit, ce qui correspond au comportement offensif décrit précédemment.
Et qu’en est-il de la qualité des occasions, de la valeur xG ? De ce point de vue, la situation est particulièrement intéressante, car Liverpool détient la meilleure valeur du championnat à domicile (37,5), alors que ManCity la détient à l’extérieur (29,1). Et c’est exactement la configuration qui se produira dimanche. Les Reds ont ainsi marqué 37 fois à Anfield, City 28 fois à l’extérieur. Les Citizens se créent encore plus d’occasions qu’à l’Etihad Stadium. Un avertissement dont Liverpool n’a plus vraiment besoin.
Mais un dernier fait promet encore plus de suspense : pour la sixième fois, Liverpool a marqué au moins 64 buts après 27 matches. Au cours de trois des cinq saisons déjà achevées, Liverpool a finalement été champion (1983, 1988 et 2020). Lors des deux autres saisons, 2014 et 2022, c’est Manchester City qui a soulevé la coupe de champion. En tout cas, pas Arsenal …