Le président de la WWE Nick Khan s’est distingué ces dernières années comme un grand faiseur de deals. Il doit maintenant répondre à des questions croustillantes sur un scandale bouleversant.
Les nouvelles révélations sur le système présumé d’exploitation sexuelle parfois violente incriminent également le président de la WWE encore en poste, Nick Khan – et soulèvent des questions quant à savoir dans quelle mesure celui-ci était au courant des agissements de son ancien patron et s’il les a couverts.
Scandale de la WWE : Que savait Nick Khan?
Un rapport du portail d’affaires sportives Front Office Sports, auquel ont collaboré plusieurs journalistes de catch connus, a révélé que Khan est l’un des dirigeants de la WWE jusqu’ici anonymes qui apparaît dans la plainte de l’ex-employée Janel Grant. Il est accusé de complicité et de dissimulation dans les activités de McMahon. Le même reproche est fait à un autre décideur de haut niveau de l’entreprise : Brad Blum, le COO (Chief Operating Officer) de l’entreprise.
WWE Le président Nick Khan, le directeur des opérations Brad Blum révélés comme des personnages clés dans le kit d’agression sexuelle de Vince McMahon
By @timmarchman, @iamjohnpollock and mehttps://t.co/v78ehSivFD
– Brandon Thurston (@BrandonThurston) March 11, 2024
Les avocats de Grant ont confirmé les identités des dirigeants et ex-dirigeants précédemment non nommés, révélées dans le rapport. Parmi eux se trouve également la fille de McMahon et entre-temps son successeur, Stephanie McMahon – bien que celle-ci apparaisse de manière moins proéminente dans la plainte et qu’aucun reproche juridiquement pertinent ne soit formulé à son encontre.
Grant accuse McMahon et l’ancien chef des talents de la WWE John Laurinaitis de l’avoir exploitée sexuellement, de l’avoir traitée comme une marchandise (McMahon l’aurait notamment prostituée pour sa star Brock Lesnar) et d’avoir commis un viol en commun. McMahon fait également l’objet de deux autres accusations non résolues d’agressions sexuelles violentes, portées par l’ex-juge Rita Chatterton et une ex-catcheuse non identifiée.
Vince McMahon est définitivement tombé
Ce qui est sûr, c’est que McMahon – qui rejette les accusations de Grant – avait fait verser des millions de dollars d’argent du silence à plusieurs ex-employées au cours des dernières années et décennies, afin de dissimuler des accusations de harcèlement et d’agression sexuels.
Il avait démissionné de la direction de la WWE à l’été 2022 pour cette raison, mais était revenu en janvier 2023 en tant que « Chairman » ; après la fusion de la WWE et de la société mère de l’UFC Endeavor en un nouveau conglomérat TKO, l’homme de 78 ans y servait le patron Ari Emmanuel en tant que « Executive Chairman ».
Après la publication de la plainte de Grant, avec ses innombrables détails choquants, McMahon a démissionné, poussant TKO à prendre ses distances : le président de TKO, Mark Shapiro, a récemment précisé que McMahon « ne reviendra pas ».
Khan a des liens étroits avec Dwayne « The Rock » Johnson
Mais ces nouvelles révélations mettent désormais des membres éminents de la direction actuelle dans l’obligation de s’expliquer, à commencer par Khan, actif dans l’entreprise depuis 2020.
L’ancien agent de médias sportifs Khan, ami d’affaires de longue date de Dwayne « The Rock » Johnson, qui a récemment rejoint TKO, s’est fait un nom ces dernières années en montant divers contrats de télévision et de streaming de plusieurs milliards et s’est établi comme personnage clé de l’entreprise.
La question qui se pose maintenant est la suivante : quelle est la part de responsabilité de Khan dans sa relation de travail avec l’ancien tout-puissant McMahon?
« Je sais exactement qui vous êtes «
Un épisode particulièrement piquant de la plainte de Grant est le suivant : le « Corporate Officer No. 1″, désormais identifié comme Khan, lui aurait clairement laissé entendre qu’il était au courant des relations de McMahon avec elle. « Je sais exactement qui vous êtes », lui aurait-il dit lorsqu’elle s’est présentée à lui.
De plus, Grant rapporte que McMahon l’aurait informée le même jour qu’il avait expliqué à Khan et Blum leur « lien » lors d’une « conversation privée ». Khan et Blum auraient donc « exprimé des inquiétudes, mais auraient finalement été favorables ». L’un d’entre eux, ou les deux, se seraient toutefois demandé « si l’on pouvait faire confiance à Mme Grant ».
Khan et Blum auraient ensuite été impliqués dans les négociations concernant l’accord de silence de plusieurs millions de dollars entre Grant et McMahon.
Khan rejette la complicité
Le document de la plainte ne précise pas à quel point Khan et Blum auraient été au courant en détail de ce que Grant reproche à McMahon. Interrogée par FOS, la WWE a déclaré à ce sujet : « La WWE prend les accusations de Mme Grant très au sérieux et ne tolère aucun abus physique ou agression ».
Cependant, « ni Nick Khan ni Brad Blum n’étaient au courant, avant le dépôt de la plainte le 25 janvier, d’une quelconque allégation de Mme Grant selon laquelle elle aurait été victime d’abus ou d’agression physique non désirée. La plainte ne fait pas non plus d’allégation à cet égard ».
FOS rapporte également qu’un porte-parole de la WWE est allé plus loin en démentant que la conversation entre McMahon, Khan et Blum citée par Grant « ait jamais eu lieu ». Ils accusent donc soit Grant, soit McMahon de mentir, c’est donc parole contre parole.
On ne sait pas encore si et dans quelle mesure les nouvelles révélations vont encore poser problème à Khan et Blum. Ce qui est sûr, c’est que non seulement McMahon, mais aussi ses anciens subordonnés, luttent désormais pour leur réputation.
