Lewis Hamilton s’est exprimé sur les événements qui ont entouré la finale de la saison de Formule 1 2021 à Abu Dhabi et a déclaré que ce genre de choses ne devrait jamais se reproduire
Lewis Hamilton semblait frais et dispos lors du brunch Mercedes avant la saison de Formule 1 2022. Le recordman du monde s’est présenté de bonne humeur vendredi, d’abord sur la grande scène, puis lors de son tour des médias en ligne, auquel ont participé près de 100 journalistes du monde entier.
Mais la douleur d’avoir perdu le titre mondial lors de la finale de la saison 2021 à Abu Dhabi – et surtout les circonstances des derniers tours de course – est toujours aussi profonde. « Non, absolument pas », répond Hamilton lorsqu’on lui demande s’il a revu la course entre-temps
Le Britannique a donné un aperçu de sa vie intérieure : « Je l’ai beaucoup repensé dans les semaines qui ont suivi ». Il révèle qu’il se souvient à peine de ce qui s’est passé ce dimanche-là, juste après la fin de la course et la perte du titre de champion du monde.
Hamilton salue les mesures de la FIA
« Je ne me souviens pas de ce que j’ai dit [après la course] à Max [Verstappen]. Tout est un peu flou après ça », rapporte Hamilton, qui semble toutefois avoir digéré la situation, du moins en partie. « Je veux aller de l’avant », souligne le pilote Mercedes.
Pendant l’hiver, Hamilton s’était complètement retiré de la vie publique pendant un certain temps, on avait même spéculé sur une retraite du champion du monde record. Mais le fait qu’il soit de retour et qu’il souhaite aller de l’avant ne signifie pas qu’il a complètement laissé Abu Dhabi derrière lui en 2021.
Les mesures prévues par la Fédération internationale du sport automobile, annoncées cette semaine par le nouveau président de la FIA, Mohammed bin Sulayem, sont à l’origine de cette décision. Selon Hamilton, ces mesures sont une chance de « s’assurer que cela n’arrive plus jamais à personne dans ce sport ».
Hamilton : la confiance doit être reconstruite
Mais nous devons surveiller cela de près pour nous assurer que ces changements se produisent et que les règles soient appliquées de manière juste, précise et constante », a déclaré Hamilton, mettant la FIA devant ses responsabilités. Selon lui, les paroles doivent maintenant être suivies d’actes.
« La confiance peut se perdre en un clin d’œil. Mais il faut beaucoup de temps pour rétablir la confiance », explique Hamilton, pour qui les mesures annoncées sont « un pas » – mais rien de plus. « Nous devons aussi voir des actes, et je pense que cela prendra du temps », ajoute Hamilton.
Il n’a d’ailleurs pas encore vu le rapport d’enquête complet de la FIA. « Je ne pense pas qu’il ait déjà été publié. Mais je suis impatient de voir les résultats de l’enquête. J’espère que tout le monde pourra le voir pour mieux comprendre les choses », a déclaré Hamilton.
Passionnant : le nom de Michael Masi, qui a joué un rôle central lors de la course d’Abu Dhabi et qui a été relevé de son poste de directeur de course dans le cadre des mesures prises, n’est d’ailleurs pas prononcé une seule fois par Hamilton ou le chef d’équipe Toto Wolff dans leurs tours de presse.
Masi-Aus-Aus : Quel rôle a joué Mercedes?
Pour de nombreux fans de Formule 1, il est évident que Mercedes a été la force motrice derrière le départ de Masi en tant que directeur de course. Wolff le nie, mais l’expert de ‘Sky’ Ralf Schumacher peut « déjà imaginer que la pression [de Mercedes sur la FIA] était très forte ».
Il n’est « bien sûr pas exactement au courant » de ce qui s’est passé en coulisses. Mais il rappelle que Mercedes a « perdu beaucoup » à Abu Dhabi. « Je trouve cela un peu dommage, car je trouvais que Michael Masi était un très bon directeur de course », juge Schumacher.
Je pense qu’il n’est pas si facile de s’imposer contre tous ces chefs d’équipe [et] contre ces intérêts, de prendre des décisions. Peut-être qu’on aurait pu emprunter cette nouvelle voie avec lui, mais manifestement, les fossés étaient trop [grands] », suppose l’expert.
Son collègue de ‘Sky’ Timo Glock pense lui aussi qu’il y a eu « une grande affaire politique en arrière-plan » lors de la destitution de Masi. « A mes yeux, il était clair qu’il devait y avoir une réaction de Mercedes […] qui allait dans ce sens », explique Glock, pour qui il ne s’agissait pas forcément d’une « décision logique ».
Hamilton veut aller de l’avant
« Je pense que l’on pouvait déjà entendre un peu durant l’hiver que l’on sciait son fauteuil », explique-t-il avant d’ajouter : « Il a essayé de faire son travail du mieux qu’il pouvait. Je l’ai toujours trouvé très, très agréable en tant que directeur de course, [il] était aussi toujours accessible à la presse ».
« [Il] était toujours ouvert et on pouvait toujours lui demander s’il y avait quelque chose. Et je pense que les pilotes l’ont toujours vu de cette façon », ajoute Glock, qui explique que Masi a « fait une petite erreur » à Abu Dhabi, qui lui a finalement coûté son poste de directeur de course.
Lewis Hamilton n’a d’ailleurs pas particulièrement envie de s’attarder sur ces sujets. « C’est un domaine sur lequel je ne me concentre pas vraiment en ce moment », souligne-t-il. Ce qui l’intéresse actuellement, c’est d’être le meilleur Lewis Hamilton de tous les temps en 2022.
Il est néanmoins important de continuer à travailler sur ce qui s’est passé à Abu Dhabi et de ne pas l’oublier. Philosophiquement, il explique : « Nous devons comprendre où nous en étions pour pouvoir aller de l’avant. »