Réactions positives à Liberty Media, car le « meilleur sport automobile de la planète » doit être mieux commercialisé – Mais il ne faut pas tout copier de la Formule 1
L’annonce de la prise de participation majoritaire de Liberty Media dans Dorna Sports, le promoteur du MotoGP, a suscité des réactions très positives de la part des acteurs du paddock. Le CEO de Liberty, Greg Maffei, a annoncé qu’il ne souhaitait pas changer fondamentalement le sport, mais qu’il voulait surtout s’occuper de la promotion et du marketing afin de gagner de nouveaux fans et de rendre le MotoGP plus populaire dans le monde entier.
Difficile de dire ce qu’ils peuvent améliorer », rumine le champion du monde Francesco Bagnaia, « nous avons déjà un grand spectacle, mais nous devons devenir plus populaires. La grande différence, c’est que les constructeurs automobiles sont plus gros que les constructeurs de motos ».
« Mais je pense que Liberty Media a de super idées pour améliorer notre situation. Ils savent ce qu’ils doivent faire. Ils ont amené la Formule 1 à des hauteurs que nous n’avions jamais vues auparavant. Je pense que c’est une grande opportunité pour le MotoGP ».
Depuis quelques années, la catégorie reine sur quatre roues est en plein boom dans le monde entier. La plupart des courses se déroulent à guichets fermés et les circuits annoncent des affluences record. En MotoGP, toutes les courses ne se déroulent pas à guichets fermés. Après la pandémie, certains circuits ont connu une baisse de régime.
« Tout le monde parle de cette histoire de Netflix », déclare Jack Miller à propos de la série documentaire « Drive to Survive ». Dorna a tenté un projet similaire avec le documentaire MotoGP « Unlimited », mais avec un succès mitigé. La série n’a pas eu d’effet décisif.
« Mais tout ce qui met de l’argent dans notre sport et fait la promotion de notre sport est bon », estime Miller. « Nous sommes le meilleur sport automobile de la planète. Si on peut le montrer à un public plus large, c’est bien ».
« Nous verrons bien ce qui se passera. Rome ne s’est pas construite en un jour. Cela prendra certainement du temps. Mais si de nouvelles personnes viennent voir ça, ça peut être utile ». Avec Liberty, les pilotes espèrent en principe une meilleure publicité pour le MotoGP.
« En fin de compte, nous sommes un show », dit Aleix Espargaro et il est d’accord avec Miller : « Nous sommes l’un des meilleurs shows du monde. Mais nous ne sommes pas aussi célèbres que nous devrions l’être. On ne peut toutefois pas tout copier de la Formule 1, car nous sommes différents. Mais cela semble prometteur ».
Le fait que la Formule 1 soit actuellement en plein boom étonne par exemple Luca Marini : « Ces dernières années, la Formule 1 a connu une forte croissance, bien que son spectacle soit bien moins bon que celui du MotoGP. C’est pourquoi je pense que nous avons un grand potentiel. Nous devons l’exploiter ».
Avec « Drive to Survive », Liberty Media a réussi à présenter les personnalités des pilotes de Formule 1 à un public plus large et surtout nouveau. C’est un aspect que les pilotes de MotoGP espèrent également obtenir à l’avenir de la part de l’entreprise de médias américaine.
L’objectif doit être d’atteindre la jeune génération et de promouvoir les grands noms », estime Marc Marquez. Comme ce fut le cas par exemple dans le passé avec Valentino, Pedrosa, Lorenzo et Stoner ».
« Il s’agira d’investir pour que les grands noms soient plus connus et pour améliorer le spectacle. Cela viendra dans le futur ». La présentation du sport dans son ensemble est également un aspect qui pourrait être amélioré.
Miguel Oliveira pense qu’il faudrait mieux faire comprendre aux fans à quel point une moto MotoGP actuelle est difficile à piloter : « Je veux dire, quand on est dans ce sport, on comprend ce que cela signifie. On comprend alors que ce n’est pas aussi simple que ce que l’on voit à la télévision ».
« Il faudrait aussi faire quelque chose à ce sujet en MotoGP. Je pense que les gens qui viennent nous voir en direct comprennent que c’est difficile. Mais pas de chez eux. Je pense que de chez nous, ça paraît beaucoup trop facile aujourd’hui ».
La reprise de 86 pour cent de Dorna devrait être formellement achevée au plus tard fin 2024. A court terme, Liberty ne changera donc rien.
