Alors que Gaizka Garitano, l’entraîneur d’Almeria, a dû s’arracher pour ne pas perdre le contrôle de son équipe et écoper d’un rouge jaune, Carlo Ancelotti, l’entraîneur en chef du Real Madrid, a dû s’arracher pour ne pas donner l’impression d’être trop soulagé après la troisième décision de la VAR en sa faveur.
Le fait que le leader théorique du championnat – à ce moment-là, le Real (20 matchs, 51 points) devançait encore Gérone (21 matchs, 52 points) – ait eu besoin d’une chance insolente pour s’imposer à la neuvième minute des arrêts de jeu a en effet beaucoup à voir avec l’Italien expérimenté.
Ancelotti n’aime pas faire tourner les effectifs – dimanche, il a tardé à le faire
Le club de la capitale, qui a remporté quatre fois la Ligue des champions, répète comme un moulin à prières depuis des années qu’il veut et utilisera toujours, dans la mesure du possible, les meilleurs joueurs à sa disposition. Donc aussi pour le match à domicile contre la lanterne rouge. Même après des semaines anglaises avec des matchs intensifs de Supercopa en Arabie Saoudite et 120 autres minutes de coupe à l’Atletico.
La conséquence ? Les titulaires d’Ancelotti n’étaient pas à la hauteur dimanche après-midi et ont été menés au score par négligence dès la première minute de jeu au Bernabeu. Ils ont ensuite démarré sans inspiration, n’ont quasiment rien produit offensivement et ont encaissé le 0-2 avant la pause, visiblement dépassés. Et ce n’était même pas mérité.
Ancelotti s’est rendu compte de ce qui se passait et a procédé à un triple changement juste après la pause. Et voilà : les joueurs de complément, plus reposés et plus motivés, ont tout de suite fait une meilleure impression, plus tranchante. On aurait pu y penser avant
Le Real n’a pu s’en sortir qu’avec l’aide de l’arbitre en seconde période, mais il était déjà tombé dans le puits. Trois interventions litigieuses de la VAR en l’espace de peu de temps – qui, considérées séparément, devaient être décidées dans un sens ou dans l’autre – ont toutes tourné à l’avantage du Real. L’équilibre est différent. On pouvait comprendre Garitano.
C’était aussi le cas d’Ancelotti, qui a transformé son soulagement en colère au coup de sifflet final. « Je suis en colère contre moi », a-t-il avoué par la suite et n’a pas caché à la conférence de presse qui avait failli faire échouer cette mission obligatoire : « De nombreux joueurs ont laissé des forces dernièrement, ce dont je n’étais pas assez conscient ». Malgré la victoire tardive, il devrait maintenant être conscient qu’il n’aura pas à chaque fois autant de chance.