Après un drame de près de 24 heures à l’aéroport de Libye, l’équipe nationale du Nigeria est entre-temps rentrée dans son pays. Le match de mardi soir ne devrait pas avoir lieu. La Libye se défend des accusations portées contre elle.
« Ces 24 heures ont été longues », a écrit William Troost-Ekong sur X. Lundi en début de soirée, le capitaine de l’équipe nationale nigériane et sa délégation de 22 personnes sont rentrés au Nigeria, après avoir passé près d’une journée complète dans un petit aéroport libyen.
Dimanche après-midi, l’équipe dirigée par le joueur de Leverkusen Victor Boniface s’est rendue en Libye, où un match de qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations était prévu mardi soir. Comme l’a indiqué la fédération nigériane de football dans un communiqué détaillé, l’avion de l’équipe à destination de Benghazi avait été détourné peu avant l’atterrissage vers le petit aéroport abandonné de La Abraq à Al-Baida, à environ 240 kilomètres de là. L’équipe a ensuite passé toute la nuit dans le bâtiment de l’aéroport, sans manger, ni boire, ni dormir. Le traitement était « inimaginable », écrit l’association.
L’équipe s’est vu proposer un trajet en bus vers le lieu de la compétition, Benina, qu’elle a refusé pour des raisons de sécurité. Lundi matin, aucune amélioration n’avait été constatée dans un premier temps, Boniface avait même écrit sur X : « Ça commence à faire peur ». Ce n’est que lundi après-midi, peu après 15 heures, que la délégation a quitté l’aéroport pour s’envoler vers son pays d’origine, Kano, selon les informations de la fédération.
Pendant son séjour à l’aéroport, l’équipe avait déjà décidé, en raison des tracasseries, de ne pas se présenter au match de qualification prévu mardi soir. Elle a décidé de s’y tenir. « Je suis fier de la décision de l’équipe », a déclaré Troost-Ekong après l’arrivée de l’équipe au Nigeria.
La fédération nigériane a déposé une plainte formelle auprès de la Confédération africaine de football (CAF). Dans un premier communiqué, la CAF a estimé que l’incident était « très grave » et a annoncé que « des mesures appropriées seront prises à l’encontre de ceux qui ont enfreint les statuts et les règlements de la CAF ». La fédération est toutefois restée discrète sur la procédure concrète – tout comme sur la notation des matchs.
Entre-temps, la Fédération libyenne de football s’est également exprimée sur les incidents – et s’est défendue contre les accusations selon lesquelles elle aurait délibérément retenu l’équipe nigériane. L’incident s’explique par « des protocoles de routine du contrôle aérien, des contrôles de sécurité ou des défis logistiques », peut-on lire dans un communiqué. On espère maintenant que la situation « pourra être résolue avec compréhension et bonne volonté ».
En outre, la fédération a publié des vidéos censées montrer les conditions inacceptables auxquelles sa propre équipe nationale a été soumise lors du match aller au Nigeria vendredi dernier. Le capitaine libyen Faisal Al-Badri avait déploré après le match, que le Nigeria avait remporté par 1 à 0, que l’équipe avait été harcelée lors de son voyage et retenue pendant trois heures dans un aéroport, entre autres lors d’un changement d’avion. De son côté, la Fédération nigériane de football a démenti ces accusations.
