La balance des performances est la pomme de discorde du sport automobile moderne – Peugeot espère, avant ses débuts en WEC, que les discussions ne seront pas rendues publiques
Dans le sport automobile moderne, on ne peut plus s’en passer : la balance des performances. Elle veille à ce que toutes les équipes et tous les véhicules puissent agir sur un pied d’égalité. Mais c’est aussi l’une des principales raisons pour lesquelles les parties prenantes font de la politique en coulisses
Et c’est précisément là que les discussions sur la BoP doivent rester, que les discussions qui ont lieu en coulisses avant les événements ne se transforment pas en course. La course doit rester la course, c’est très important pour nous ».
« Cela signifie que nous réduisons ces discussions au minimum pendant la course. Nous allons essayer de nous y tenir ». Cette déclaration est d’autant plus intéressante que les débuts de Peugeot dans le championnat du monde d’endurance WEC avec l’hypercar 9X8 sont imminents. C’est là que se dérouleront les 6h de Monza ce week-end.
Peugeot sera alors confrontée aux bolides LMH de Toyota et Glickenhaus, ainsi qu’à la LMP1 Oreca grandfathered d’Alpine, dans la nouvelle catégorie de l’endurance. Il faut s’attendre à ce que la classification BoP ne soit pas encore optimale lors de la première apparition d’une nouvelle voiture de course. Il est donc d’autant plus important que toutes les parties concernées fassent preuve de transparence.
Le bras de fer public ne donne pas la bonne image
Après les courses, il y aura « inévitablement des divergences d’opinion », fait remarquer Jansonnie. « Nous les avons déjà eues par le passé et nous les aurons à nouveau. Mais nous allons quand même essayer de nous parler pour que le spectacle que nous offrons dans le monde entier reste du sport. Il doit rester un sport «
Aussi pour préserver la réputation de tous les acteurs : « Si nous commençons à organiser un bras de fer public entre les différents constructeurs, cela ne donnera pas l’image de notre sport que nous voulons donner et pour laquelle nous nous engageons aujourd’hui ».
En effet, il existe un exemple négatif qui devrait suffire à nous mettre en garde. Au Nürburgring, par exemple, lors des 24 heures 2016, c’est Mercedes-AMG qui a bénéficié d’un classement BoP favorable grâce au sandbagging. En course, la concurrence était alors impuissante. Et en WEC, le zénith de la catégorie GTE-Pro n’est pas encore loin avec six usines.
WEC averti par la période GTE-Pro avec six usines
Un problème similaire à celui de 2018/2019 se pose à l’ACO pour les années suivantes. Outre les constructeurs d’hypercars, Acura, Alpine, BMW, Cadillac, Lamborghini et Porsche s’engageront avec des voitures conformes au règlement LMDh
Le directeur de Porsche Motorsport, Thomas Laudenbach, avait déjà souligné l’automne dernier combien la BoP était déjà un sujet difficile avec deux constructeurs GTE-Pro. Jansonnie qualifie donc la BoP de « sujet central qui inquiète tout le monde à juste titre, car nous avons des voitures très différentes qui vont être en concurrence ».
« Nous pensons que c’est cette diversité qui fait la richesse et l’intérêt de ce sport. On ne peut pas à la fois vouloir enlever cette diversité et partir du principe qu’il faut trouver un moyen de faire courir ces voitures les unes contre les autres », poursuit le directeur technique de Peugeot.
En effet, il y a une grande diversité dans le domaine des hypercars, surtout du côté des moteurs. Peugeot utilise par exemple un V6 twin turbo de 2,6 litres sur la 9X8. La Glickenhaus 007 LMH est équipée d’un V8 biturbo de 3,5 litres et la BMW d’un V8 biturbo de 4,0 litres. Mais tous les constructeurs ont en commun d’utiliser des groupes turbo et le système hybride obligatoire.