Pourquoi l’écurie de Formule 1 Haas ne veut pas rembourser les paiements déjà reçus de son ex-sponsor Uralkali et réclame en contrepartie encore plus d’argent
La séparation de Haas et de son sponsor titre Uralkali pourrait avoir des suites judiciaires. C’est ce qui ressort d’une lettre adressée par Haas à son ex-bailleur de fonds, dans laquelle Haas refuse de rembourser les paiements déjà effectués pour la Formule 1 et réclame en contrepartie encore plus d’argent à Uralkali. Si les deux parties ne parviennent pas à un accord, l’affaire pourrait être portée devant les tribunaux.
On y lit : « La plupart des fonds de sponsoring pour la saison 2022 avaient déjà été versés. Et comme Haas a résilié le contrat de sponsoring avant même la première course de la saison, elle n’a pas rempli ses obligations envers Uralkali pour la saison 2022. Uralkali exige donc le remboursement immédiat des sommes que Haas a reçues »
Pourquoi Haas ne veut pas rembourser
Il est question de paiements d’un montant total d’environ douze millions d’euros. Mais Haas veut continuer à retenir cet argent
Car le contrat a été résilié en bonne et due forme après qu’Uralkali a enfreint une clause. Selon cette clause, Uralkali n’était pas autorisé à « nuire à la réputation ou à l’image favorable de Haas, à discréditer ou à ridiculiser l’équipe ».
Mais cette clause aurait été déclenchée par les relations étroites du patron d’Uralkali, Dmitri Masepin, avec le gouvernement russe, ainsi que par les sanctions imposées par l’Union européenne à la Russie suite à la guerre en Ukraine.
Toutefois, lorsque le contrat avec Uralkali a été résilié le 5 mars, l’UE n’avait pas encore officialisé ses sanctions. Les sanctions contre le père et le fils Masepin n’ont suivi que le 9 mars.
Pourquoi Haas réclame huit millions supplémentaires
Haas persiste malgré tout dans sa position et dans sa volonté de pouvoir retenir les paiements. « Les juristes et la jurisprudence sont unanimes sur ce point : si une partie résilie le contrat en raison d’une violation du contrat par l’autre partie, il n’existe aucune obligation de restituer les paiements déjà perçus ».
Plus loin, Haas écrit : « Le fait qu’Uralkali exige le remboursement de douze millions d’euros n’est donc pas fondé et est rejeté ».
En contrepartie, l’équipe américaine exige même huit millions d’euros supplémentaires d’Uralkali, et ce en compensation du profit que l’écurie aurait pu faire avec Uralkali comme partenaire lors de la saison 2022.
D’abord l’argent, ensuite la voiture
Par ailleurs, Haas refuse de remettre une voiture de Formule 1 de Masepin de la saison 2021 tant que l’équipe n’aura pas reçu les huit millions d’euros. « Tant que le paiement n’a pas été effectué, il n’y a aucune raison pour que Haas livre la voiture de Formule 1 ». Selon une source proche de l’équipe, le salaire complet de Nikita Masepin pour cette année sera également retenu.
Selon des initiés, Uralkali aurait réagi en interne avec « stupeur » à la lettre de Haas. Une réponse publique n’a cependant pas encore été donnée.
