Les gilets rafraîchissants font lentement leur apparition en Formule 1, mais tous les pilotes ne sont pas convaincus par cet accessoire high-tech destiné à lutter contre la chaleur dans le cockpit
Les températures en Formule 1 augmentent, et pas seulement sur la piste. C’est surtout lors des courses au Moyen-Orient, comme à Bahreïn ou au Qatar, que les cockpits des bolides se transforment en véritables fours.
Pour contrer cette chaleur extrême, les équipes misent de plus en plus sur des accessoires techniques tels que des vestes et des gilets rafraîchissants. Mais si certains pilotes saluent cette innovation, d’autres restent sceptiques. Le pilote Mercedes George Russell fait partie de ceux qui se rafraîchissent déjà activement.
La veste argentée dans laquelle le Britannique a été vu à plusieurs reprises sur le circuit n’est donc pas une déclaration de mode. « Ce ne sont pas des combinaisons spatiales », explique Russell en riant. « Elles sont plutôt destinées à nous rafraîchir. Surtout lorsque nous attendons sur la grille de départ, sous un soleil de plomb, vêtus de combinaisons ignifugées qui sont tout sauf respirantes. »
Russell décrit comment la veste rafraîchissante est un complément important à la veste glacée traditionnelle : « Normalement, on porte une veste glacée, mais à 30 degrés au soleil, la glace ne tient pas longtemps. La veste aide à prolonger le refroidissement. »
Un soulagement notable, mais pas tout à fait confortable
À Bahreïn, Russell a également utilisé pour la première fois un système de refroidissement actif pendant la course et a piloté avec un gilet rafraîchissant. « C’est bien, voire génial, de voir que nous essayons, en tant qu’équipe, de repousser les limites et de garder une longueur d’avance sur la concurrence. »
« L’eau était à environ 16 degrés au début », rapporte-t-il, « et on le remarque immédiatement lorsqu’elle commence à circuler. Il fait plus de 50 degrés dans le cockpit, donc c’est plutôt agréable. »
Il reste toutefois des améliorations à apporter. « Le confort n’était pas optimal », admet Russell. « Cette veste rafraîchissante est actuellement un modèle standard disponible dans le commerce, mais nous travaillons déjà sur notre propre version. » Celle-ci ne sera toutefois pas prête avant quelques semaines.
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Plus longtemps à attendre maintenant… pic.twitter.com/dKHcRiKugt
— Mercedes-AMG PETRONAS F1 Team (@MercedesAMGF1) 13 avril 2025
Ce week-end, le pilote Mercedes utilisera donc le modèle qu’il connaît bien. « Le manque de confort à Bahreïn ne m’a pas trop dérangé, car c’est un circuit plutôt lent.
Mais ici, à Djeddah, avec les virages rapides et tous ces tuyaux autour de mes côtes, cela pourrait poser problème. « Mais le système en lui-même est tout à fait adapté à la course », ajoute-t-il.
Hamilton : « Je ne veux pas de ça dans ma voiture »
Lewis Hamilton, quant à lui, aborde le sujet différemment. « En fait, je n’ai eu que deux courses aussi extrêmes dans ma carrière », se souvient-il. « Par exemple, en Malaisie, lors de ma première année. Mon système d’hydratation ne fonctionnait pas et j’étais complètement déshydraté à la fin. Et Singapour, l’année dernière, a été assez brutal. »
« Mais j’adore ça », ajoute le pilote Ferrari. « C’est exactement ce qui fait ce sport. Nous sommes des athlètes de haut niveau, c’est censé être difficile. De plus, les voitures sont plus faciles à conduire aujourd’hui qu’au début de ma carrière, même si elles sont plus lourdes. »
C’est pourquoi il ne souhaite pas utiliser le système de refroidissement si cela peut être évité. « C’est un processus de développement en cours. Certaines personnes y travaillent encore. Mais pour l’instant, ce n’est pas obligatoire. »
Hamilton lui-même estime que la clé pour faire face à des conditions extrêmes ne réside pas dans les aides techniques, mais dans la préparation personnelle : « Je préfère voir comment je peux refroidir mon corps avant la course, comment je peux mieux m’hydrater. Pour moi, cela fait partie du défi. »
Le septuple champion du monde critique également le poids supplémentaire du système : « Ce truc ajoute cinq kilos à la voiture, et personne d’autre ne le ferait volontairement. »
Malgré toutes les améliorations nécessaires, Hamilton ajoute : « Je comprends que c’est difficile et qu’on ne veut pas que les pilotes s’évanouissent. Au Qatar, il faisait extrêmement chaud pendant une course, mais j’ai eu un accident, donc je n’ai pas vécu ça. Je trouve ça bien que cette technologie existe, mais pour moi, elle n’a pas sa place dans une voiture. Ce n’est que mon avis. »