Esteban Ocon nie que la séparation et l’engagement de Jack Doohan vendredi aient un lien avec l’incident de Monaco – Pas de changement attendu dans l’équipe
D’un point de vue extérieur, la manœuvre ambitieuse d’Esteban Ocon à Monaco a peut-être eu des conséquences : Dans les jours qui ont suivi l’incident, il a été annoncé que les chemins du Français et de son équipe Alpine allaient se séparer à la fin de la saison. De plus, il doit céder sa voiture au pilote d’essai Jack Doohan pour la première séance d’entraînement au Canada.
On pourrait dire que c’est une coïncidence, mais le moment choisi pour l’entraînement de Doohan est inhabituel, du moins à première vue. En effet, depuis l’introduction de la règle des pilotes du vendredi, aucun rookie n’avait pu rouler au Canada (voir l’aperçu des pilotes du vendredi), et son engagement n’avait pas non plus été annoncé à l’avance.
Malgré cela, Ocon nie que le fait de ne pas participer à la première séance d’entraînement ait été une punition pour l’incident de Monaco : « J’ai souvent lu cela dans les médias, mais ce n’est pas le cas », dit-il en riant. « En tant qu’équipe, nous devons donner deux entraînements aux rookies, et je donne le mien ici à Jack ».
Et en effet, de son point de vue, il y a de bonnes raisons pour qu’Alpine fasse justement l’intervention de Doohan ici : « Avec le nouvel asphalte, la piste sera très verte et sale et devra être rodée », explique Ocon.
De plus, il doit encore subir une pénalité de cinq places sur la grille après la collision de la dernière course. « De ce point de vue, mes qualifications sont moins importantes que d’habitude. C’est plus une question de réglages en course », explique le Français.
« Et du point de vue de l’équipe, nous aurons probablement une voiture plus compétitive plus tard dans l’année, donc c’est bien pour nous de le faire tôt maintenant, plutôt qu’au Mexique et à Abu Dhabi comme d’habitude », ajoute Ocon.
Jack va monter dans l’A524 pour la FP1 à Montréal dans le cadre de ses obligations de rookie
Dans les coulisses, Jack a passé de nombreuses heures dans le simulateur à Enstone, ce qui permettra à toute l’équipe d’avoir un meilleur retour.
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Même si l’engagement du rookie ne devrait pas être une punition, on peut se demander comment la relation entre Alpine, Ocon et son coéquipier Pierre Gasly va évoluer. Les deux Français avaient déjà connu des tensions avant de travailler ensemble chez Alpine, ce qui n’a pas dû s’apaiser à Monaco.
Ne craint pas l’inégalité de traitement
Si Ocon souligne qu’ils se sont tous deux exprimés en interne et qu’il n’y a « pas de drame », beaucoup se demandent néanmoins si les deux pilotes peuvent s’entendre sur la piste. Car Ocon n’a plus grand chose à perdre dans le doute – sauf peut-être son cockpit avec effet immédiat.
Lui-même insiste sur ce point : « En tant que pilote, j’ai toujours respecté les consignes qui m’ont été données. Rien n’a changé. «
Plus de chaos sur le premier tour de piste du Grand Prix de Monaco
Un appel rapproché pour Gasly quand son coéquipier Ocon est entré en collision à l’avant droit F1 MonacoGP pic.twitter.com/tlR51nCI6a
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En outre, il ne craint pas d’être désavantagé à l’avenir au sein de l’équipe – par exemple lorsqu’il s’agit de nouvelles mises à niveau. « Il n’y aura pas de changement », assure-t-il : « J’ai eu la première mise à jour à Shanghai, donc Pierre aura la prochaine une course plus tôt si elle n’est disponible que pour une voiture ».
« Nous serons traités de manière équitable, et c’est très important pour nous et cela a été souvent discuté. Cela ne devrait pas poser de problème ».
Ocon ne pense pas que l’incident et la séparation imminente puissent affecter le reste de sa saison : « Nous avons tous parlé dans l’équipe. J’ai parlé avec Bruno [Famin] et je suis allé à l’usine pour une préparation normale. Nous avons parlé de beaucoup de choses et il n’y a pas eu de moment gênant. Notre relation n’a pas été endommagée. «
Ocon : Alpine ne décide pas sur la base d’une course
Et Ocon tient aussi à souligner une chose : La séparation en fin de saison n’a pas non plus été une réaction à chaud suite à l’accident de Monaco : « Nous avons déjà parlé pendant de nombreux mois. Renault est un grand groupe et c’est une équipe qui ne prend pas une décision sur la base d’une seule course », dit-il.
« Nous avons parlé et décidé collectivement d’y mettre un terme », explique le Français, qui a passé en tout cinq ans dans l’équipe et estime que c’est une longue période en Formule 1. « Je pense que peu de pilotes sont restés aussi longtemps dans l’équipe à Enstone », estime-t-il. « C’est le bon moment pour se séparer et décider de relever d’autres défis ».
On ne sait pas encore où se situera l’avenir d’Ocon. On lui prête au moins quelques adresses comme Audi ou Haas, où il pourrait poursuivre sa carrière. Bien sûr, il serait aussi possible qu’il reparte bredouille, comme en 2019, et que son temps dans la catégorie reine se termine alors plus vite qu’il ne l’aurait pensé.
« En Formule 1, on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve », dit-il. « Mon objectif est d’être en Formule 1, c’est clair ».
Le Français n’a cependant pas encore quelque chose à annoncer au Canada. « Pour l’instant, je me concentre sur ce qui va se passer ce week-end et lors des prochaines courses », balaie-t-il. « C’est bien de rouler à nouveau, c’est le plus important ».