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Chelsea un perdant avant la finale

Chelsea contre Liverpool à Wembley : une fête du football. Mais la finale de la League Cup est assombrie par un problème dont les Blues ne peuvent se séparer.

Un ciel bleu éclatant et sans nuages au-dessus de Londres éveille des sentiments printaniers. Les gens profitent de la vie à l’extérieur, même si la température peut bientôt devenir sensiblement plus fraîche à l’ombre. Un rideau de plomb plane donc sur l’attente tendue de la finale de la League Cup qui opposera Chelsea à Liverpool le soir même. Là où l’anticipation régnait encore face à l’invasion russe en Ukraine, le club du sud-ouest de la capitale britannique se retrouve au centre des discussions.

Des chants de supporters hors du temps

Le chant ironique des supporters de Liverpool « We’re on the march with Jurgen’s Army » (Klopp), qui fait écho aux tubes des finales de coupe à Wembley dans les années 1970 et 1980 avec « l’armée rouge » de « Bob » et « Kenny » (Paisley et Dalglish), ne donne plus le ton.

De même, les jeux de mots volontiers utilisés dans les médias, comme celui de « Roman’s Empire » à Chelsea FC, sonnent d’un autre âge. Roman Abramovich, qui a investi plusieurs milliards de livres dans les « Blues » en 20 ans et les a menés au sommet de l’élite mondiale, doit craindre de lourdes sanctions en Grande-Bretagne. Comme d’autres oligarques qui jouissent d’une vie de luxe et de liberté à Londres et qui profitent d’une politique digne de Staline. A ceux-là, il faut désormais s’attaquer aux comptes gâtés par le rouble.

La manœuvre d’Abramovitch

La décision d’Abramovich de faire gérer le club et ses richesses par une fondation de l’organisation du club doit d’abord être considérée comme une simple manœuvre, et non comme une offre de vente.

La prise de position officielle du Chelsea Football Club sur la situation politique actuelle en Europe et dans le monde semble réservée. Quelques lignes en disent plus que mille mots sur l’imbrication de Chelsea avec la Russie et des bailleurs de fonds comme Gazprom. Et suggère à quel point la peur de représailles est présente.

La prise de position est remarquablement neutre : « The situation in Ukraine is horrific and devastating. Les pensées de Chelsea FC sont avec tout le monde en Ukraine. Everyone at the club is praying for peace ». La situation en Ukraine est épouvantable et dévastatrice. Le CFC est en pensée avec tout le monde en Ukraine. Tout le monde au club prie pour la paix

Le fait que Poutine mène cette guerre, que les Russes ont envahi l’Ukraine, n’y figure pas explicitement. A la veille de la première grande finale de Wembley qui aura un retentissement mondial depuis la finale de l’Euro 2021, Chelsea est donc perdant.

La finale de la League Cup, qui apparaît à beaucoup de participants et d’observateurs comme un vestige de l’époque démodée du football, donne en 2022 une nouvelle impulsion pour que le sport professionnel, et surtout le football, en particulier la Premier League, réexamine l’origine et l’attitude de ses financiers modernes.

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