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Au moins une femme courageuse attaque frontalement le Qatar et Infantino

Pour la première fois depuis près de trois ans, les délégués des fédérations nationales de football se sont réunis jeudi à Doha dans la même salle, mais les signaux espérés ne sont pas sortis de ce 72e congrès de la FIFA.

La fédération internationale est restée fidèle à elle-même, surtout en la personne de Gianni Infantino et de son entourage. Le président de la FIFA s’est présenté trois fois au pupitre pendant les trois heures de la manifestation, mais il n’a fait que répéter les sempiternels discours de défense à l’égard du pays hôte de la Coupe du monde et s’est contenté de généralités.
Ainsi, Infantino a évité au maximum de formuler une position claire et une demande directe contre l’agresseur dans la guerre d’agression russe contre l’Ukraine, dont les délégués de football étaient présents dans la salle, contrairement au chef de la fédération ukrainienne Andrij Pawelko, qui n’était présent que dans un message vidéo avec son gilet pare-balles. Au lieu de cela, il a lancé un appel général à tous les foyers de conflit en demandant « à tous ceux qui ont le pouvoir dans le monde de mettre fin à ces guerres ».

Klaveness s’attaque frontalement aux dirigeants de la FIFA

L’auditoire, qui semblait paresseux, a applaudi cette formulation générale de manière sage et discrète, mais la courageuse Lise Klaveness a au moins fait entendre une voix critique. L’internationale norvégienne de longue date, présidente de la fédération de football depuis le début du mois, a été la seule à sortir du lot et à attaquer frontalement le Qatar, hôte de la Coupe du monde, ainsi que la direction de la FIFA. Lors de la « guerre brutale en Europe », « un pays a exercé une invasion dans un autre pays. Il faut faire pression et la FIFA doit aller de l’avant », a exigé la quadragénaire.

Tout comme Infantino, la délégation russe a pris acte de la situation d’un air inexpressif. Le fait que l’exclusion des équipes russes des compétitions internationales ait été confirmée la veille, mais que la fédération russe n’ait pas été invitée au congrès, s’inscrit dans l’éternel parcours en zigzag de cette fédération mondiale à la dérive, dominée depuis six ans par Infantino. A la toute fin, le Suisse a annoncé qu’il se présenterait l’année prochaine pour un troisième mandat. Il est à craindre que ses perspectives de victoire ne soient pas mauvaises.

Infantino affiche sa proximité avec « mon frère » du Qatar

En tout cas, il est sûr d’avoir la voix du Qatar. Alors que Lise Klaveness a fustigé l’attribution de la Coupe du monde comme « inacceptable », « avec des conséquences inacceptables », Infantino a vanté les « progrès » réalisés ces dernières années dans l’Etat du désert en matière de droits de l’homme, et ce uniquement grâce à l’attribution de la Coupe du monde.&nbsp ;

Infantino n’a bien sûr pas mentionné le fait que cette semaine encore, des organisations de défense des droits de l’homme ont émis de sévères reproches sur la situation au Qatar. Au lieu de cela, il a fait preuve de proximité en donnant la parole à « mon frère », le cheikh Khalid bin Abdulaziz Al Thani. Le Premier ministre qatari s’est joint au chœur des pieuses promesses en déclarant : « Nous voulons créer des ponts entre nos cultures et rompre avec tous les clichés ».

Dans neuf mois à peine, on fera le bilan et on verra ce qui a été mis en œuvre de ces promesses. Infantino se projette déjà très loin : « Ce sera la meilleure Coupe du monde de tous les temps, le plus grand spectacle du monde ».

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