Champion du monde de karting, ancien junior Red Bull et maintenant sur les traces de Christian Horner ? Voilà ce qu’a été la carrière du nouveau chef d’équipe d’Alpine, Oliver Oakes
Oliver Oakes a été nommé nouveau directeur d’équipe d’Alpine, fermant ainsi une nouvelle fois la porte tournante de la direction de l’écurie basée à Enstone et Viry. Il est le troisième homme à occuper ce poste depuis le début de la saison dernière, après Otmar Szafnauer et Bruno Famin. Ce dernier a démissionné de son poste après moins d’un an.
Le poste de chef d’équipe est loin d’être le seul à avoir connu des changements au cours des trois dernières années, puisque la direction d’Alpine semble changer chaque année, puisque depuis quelques mois, l’ancien chef d’équipe Flavio Briatore occupe également un poste de conseiller.
Sa présence dans le communiqué de presse annonçant la nomination d’Oakes indique toutefois qu’il est bien plus intégré que ce à quoi on pourrait s’attendre. Avec Oakes aux commandes et les moteurs Mercedes qui devraient remplacer les moteurs maison de Renault dans les années à venir, la question se pose de savoir qui est l’homme qui doit faire évoluer les choses pour le mieux?
Oakes : autrefois un pilote en herbe chez Red Bull
Oakes a été entouré par la course automobile dès son plus jeune âge, son père étant lié à ce sport. Billy Oakes était le fondateur et le propriétaire de l’ancienne écurie de Formule Renault et de F3 britannique Eurotek Motorsport.
À l’âge de 12 ans, Oakes a été deux fois champion de karting open britannique et, à 17 ans, il est devenu champion du monde de karting, devançant Valtteri Bottas, Jules Bianchi et Edoardo Mortara. Cela lui a permis d’intégrer l’illustre programme de jeunes pilotes de Red Bull.
À cette époque, Oakes aurait couru chez Red Bull aux côtés de l’ancien champion du monde de Formule 1 Sebastian Vettel et des champions du WEC Brendon Hartley et Sebastien Buemi. Il est ensuite passé à la Formule BMW, où Oakes a décroché la pole position et la victoire lors de sa première course et a été nominé pour le McLaren Autosport BRDC Award de l’époque [aujourd’hui Aston Martin Autosport BRDC Award] avec une sixième place à la fin de la saison.
Mais bien qu’il soit passé à la Formule 3 et au GP3 britanniques, sa carrière de pilote n’a jamais vraiment décollé et il s’est retiré du monde de la course pour entamer une carrière de manager qui lui réussit encore aujourd’hui.
Départ chez Hitech GP
Le mandat d’Oakes aux commandes de Hitech est peut-être la partie la plus connue de sa carrière de manager, mais il a été responsable de certains des meilleurs jeunes talents du sport automobile bien avant.
L’équipe Oakes Racing a été créée en 2011 pour se lancer dans le karting. Callum Illot et Marcus Armstrong sont les pilotes les plus connus qui ont rejoint l’équipe. Nikita Mazepin – qui développera plus tard une relation beaucoup plus étroite avec Oakes chez Hitech – et Clement Novalak ont également couru pour l’équipe.
Hitech Racing a été rebaptisé Hitech Grand Prix en 2015 sous la direction d’Oakes et a reçu au fil des ans le soutien financier du père de Nikita Mazepin, Dmitry, et de son entreprise Uralkali, qui a été critiquée en 2021 suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et aux sanctions de l’UE contre les Mazepin.
Mais en dehors de cela, l’équipe a souligné son statut de pivot de la formule junior en remportant des victoires et en défiant les championnats dans presque toutes les séries auxquelles elle a participé.
Le fait marquant de la saison jusqu’à présent est la troisième place de Paul Aron au classement de Formule 2, après que l’Estonien a fait preuve de constance dans la première moitié de la saison. En Formule 3, Luke Browning est troisième avec seulement six points de retard avant la dernière course de la saison à Monza.
Oliver Oakes en Formule 1
Pour Oakes, le passage en Formule 1 avec Alpine n’est pas un premier regard sur le championnat. Hitech faisait partie des équipes prometteuses qui se sont portées candidates pour la 11e place lorsque la FIA a ouvert la procédure de manifestation d’intérêt l’année dernière, bien que l’équipe n’ait pas passé la première phase de candidature de l’organisation faîtière. Andretti a été la seule équipe à y parvenir, mais elle a été rejetée par la Formule 1.
Il n’y a cependant aucun doute sur les capacités d’Oakes à faire avancer une organisation. Avec Briatore en tandem, Oakes pourra se concentrer exclusivement sur les succès d’Alpine en piste, à un moment où les pilotes sont particulièrement frustrés par la situation actuelle.
Lors du Grand Prix de Belgique, Pierre Gasly a demandé à l’équipe de faire moins d’erreurs après trois problèmes en autant de courses, tandis que le sortant Esteban Ocon était loin d’être ravi de ce début de saison sans éclat.
L’ironie réside dans le fait qu’Oakes faisait autrefois partie du groupe de jeunes pilotes de Christian Horner chez Red Bull, bien que sa carrière ait suivi un parcours presque identique. Un père propriétaire d’une équipe de course junior, une carrière de course ratée pour finalement prendre la tête d’une équipe, et un passage dans la plus haute ligue de la monoplace pour une marque de renommée mondiale.
Reste à savoir comment il changera exactement l’équipe, ainsi que le degré de liberté dont il disposera pour prendre les rênes seul. Mais si Oakes a deux fois moins de succès que Horner en Formule 1, Alpine sera très satisfait.